Faire de la médiation internationale est devenu la discipline politique prisée par certains Chefs d’Etats africains. Généralement, ceux-ci s’adonnent à cette activité d’une part pour fuir les pressions et réalités nationales dans leur propre pays, d’autre part pour exister sur la scène internationale. La crise sociale prévalant au Togo actuellement, que le gouvernement feint de ne pas voir, pourrait nécessiter l’intervention d’un médiateur pour ouvrir les yeux des dirigeants.
« Prévenir vaut mieux que guérir ! », dit cet adage populaire. Dans le milieu de la santé, beaucoup de médecins interviennent d’ailleurs dans la prévention pour sauver des vies humaines. Cette manière de faire pourrait servir d’exemple aux politiques qui malheureusement préfèrent jouer les pompiers dans un incendie qui peut être évitable. Ceci étant, la tension sociale entretenue au Togo depuis quelques mois par Faure Gnassingbé, son gouvernement et une minorité détentrice des sociétés de biens et services essentiels, mérite une attention particulière.
Il est possible d’endiguer cette tension en recherchant des pistes de solutions au stade où les Togolais souffrent encore en silence. Face à un gouvernement incapable de voir qu’il met la population dos au mur, il est peut-être nécessaire qu’un regard neutre observe la situation pour prévenir les dangers pouvant en découler.
Ce « messie » pourrait venir des Etats voisins où les gouvernants ont su prendre les taureaux par les cornes pour protéger leur population. Il n’y a pas longtemps un Chef d’Etat voisin a fait passer le SMIG dans son pays de 40.000 à 52.000 F CFA. Dans un autre Etat ouest-africain où le SMIG est à 60.000 F CFA, le Chef de l’Etat a entériné les négociations sociales en revalorisant divers composant du salaire des fonctionnaires. Naturellement, ces mesures ont pour incidence de booster le pouvoir d’achat des populations. On peut bien imaginer que les Présidents qui prennent de telles mesures en arrivent à se demander par quelle magie Faure Gnassingbé maintient son peuple dans des conditions sociales invivables, tout en augmentant quotidiennement les prix des produits de premières nécessités.
C’est en ce sens que ces Chefs d’Etats soucieux du bien-être de leur population peuvent d’ores et déjà commencer par faire une médiation auprès de Faure Gnassingbé pour éviter le rôle de pompier postérieur.
Les organisations internationales de lutte contre la faim, de préservation de la paix ainsi que les syndicats internationaux doivent se saisir du dossier togolais pour tenter une médiation auprès de Faure Gnassingbé et son gouvernement. Par-ailleurs, il s’avère nécessaire que les institutions internationales et certains Etats dessaisissent Faure Gnassingbé de ses fonctions de médiateur dans les dossiers internationaux afin que celui-ci se consacre aux problèmes réels, urgents et cruciaux qui désagrègent bon vivre social au Togo.
Barth K.