A la commune du Bas-Mono 1, le maire commande et gère les tickets de marchés de façon contestable et condamnable. C’est la conclusion, sentencieuse, du Comité de règlement de différends (CRD) de l’Autorité de régulation des marchés publics.
Dans sa délibération N°018-2022/ARMP/CRD du 31 octobre 2022, dont Icilomé a copie, le Comité de règlement de différends de l’ARMP accable Anani Djogbessi, le maire de la commune du Bas-Mono 1, dans sa gestion des tickets décriée par ses détracteurs.
Les griefs retenus contre lui portent sur le défaut d’inscription des acquisitions de tickets de marchés au PPM, sur l’irrégularité du lancement du processus d’acquisitions de tickets effectuées, sur les faits de réception des tickets de marchés à lui reprochés, sur la gestion des tickets.
Après l’avoir écouté longuement et fait d’autres recoupements formellement, le comité de règlement de différends conclut :
- les procédures successives d’acquisition de tickets de marchés sont entachées de graves irrégularités ;
- les faits reprochés au maire, en ce qui concerne les commandes de tickets de marchés, sont avérés ;
- les faits relatifs à la réception des tickets de marchés par le maire sont partiellement établis ;
- les griefs retenus à l’encontre du maire au sujet de la gestion des tickets de marchés sont constitués ;
- Entre autres.
Si le CRD « ordonne la transmission des irrégularités décelées au préfet de Bas-Mono 1 pour toutes fins utiles sans préjudice des sanctions disciplinaires ou des poursuites pénales qui pourraient être exercées à l’encontre de leurs auteurs », il note, toutefois, que les griefs « portant sur les tickets de contravention ne sont pas établis ».
Ce n’est qu’une partie des problèmes qui plombent le déroulement normal des activités dans cette commune. La majorité des conseillers municipaux (au moins neuf sur treize) ont, déjà, au moins à deux reprises, destitué M. Djogbessi mais ce dernier s’accroche à son poste, avec la complicité de ceux qu’on peut facilement imaginer.
Depuis le début de l’année, aucune session ordinaire n’a eu lieu. La première convoquée, tout récemment, a été suspendue par le Préfet Kokou Sogbo, demandant aux protagonistes de la crise d’aller s’entendre pour trouver une solution aux maux qui les divisent.
Le capharnaüm se poursuit. Toutes les activités sont bloquées. Les deux camps se regardent en chien de faïence. Au grand dam des populations d’Afagnan qui, elles, ne demandent que des actions de développement et de promotion de leur milieu comme cela doit être le cas dans la démocratie à la base ou la décentralisation.